Marne 1

Cargo type C du ministère des transports britannique conçu en 1916 pour faire face aux pertes causées par les sous-marins (dessin André Meignen)
Cargo type C du ministère des transports britannique conçu en 1916 pour faire face aux pertes causées par les sous-marins (dessin André Meignen)

Historique


Construit aux chantiers de Sunderland S.B Co Ltd
114,30 m de longueur
Pavillon français: Compagnie d'Orbigny
Armé de deux canons de 90 mm modèle 1877
Traversée Sunderland - Bordeaux (1er voyage) avec 6379 t de charbon
 
Torpillé le 28 Juin 1917 à 22h45 par l' UC 71 de Rheinhold Saltzwedel (pages14-18.mesdiscussions.net)

Position 47°00 N  2°34 W (au large de la chaussée des Boeufs et du Pilier) 10 victimes
 
Commandé par le capitaine Chateauvieux, le Marne 1, vapeur flambant neuf avait été placé en tête d'un convoi allant de Quiberon à La Pallice. Mer dure et clapoteuse, grains de pluie, nuages masquant la lune. Le navire passe la bouée de la chaussée des Boeufs dont l'officier de quart voit très bien les éclats.  
 
A 22h45, une explosion ébranle le navire de bout en bout. La torpille est entrée dans la chaufferie, mais la machine n'est pas arrêtée et le navire continue à avancer avec une forte gite. L'équipage tente de mettre à l'eau les embarcations, mais celle de tribord a presque atteint l'eau quand son garant s'engage dans les tôles déchiquetées par l'explosion, la faisant chavirer.
Celle de bâbord voit un seul de ses garants largué et reste pendue à la verticale, précipitant tous les hommes à la mer.
Le bosco tente de mettre le youyou à la mer pour leur porter secours, mais les tôles du navire ayant été refoulées vers l'extérieur empêchent de le mettre à l'eau. Il descend alors en s'accrochant aux palans pour le déborder. C'est à ce moment que l'embarcation Bd, restée pendue à son bossoir , se décroche du garant et vient percuter le youyou, en raison de la vitesse du navire qui continuait à avancer. Le youyou est défoncé et coulé.
Le bosco et un matelot réussissent à monter dans l'embarcation qui n'est plus trainée que par sa bosse. Le reste de l'équipage commence à descendre par les palans, lorsque la bosse casse à son tour. Le commandant et d'autres marins sont encore à bord du vapeur qui s'éloigne. Aussitôt les marins sortent les avirons et tentent de le rattraper, mais sans succès. Ils le voient s'enfoncer par l'avant et disparaitre.
 
C'est alors qu'arrive le convoyeur Sauterelle, qui recueille les quelques naufragés puis met le cap sur le point où le Marne 1 a disparu. Chance inouïe, il entend des appels et parvient à repêcher le commandant Chateauvieux et un matelot, accrochés à des espars. Il continuera à patrouiller jusqu'à minuit quinze, mais ne trouvera aucun autre survivant.

 

Source "Les naufrages dans l'estuaire de la Loire" Alain Foulonneau et André Meignen Ed Coiffard

Plongée

La Marne fait partie de ces épaves de grande taille qui permettent de flâner car elle est peu profonde: une vingtaine de mètres de profondeur.

 

L'épave repose entre 19 et 26 mètres à plus de 7 miles de l'Herbaudière (l'écho au sondeur est particulièrement impressionnant). La MARNE, bien que très dégradée, présente encore des parties relativement bien structurées.

Commençons par la poupe : une belle hélice quadripale est encore dressée dans son étambot, avec un énorme safran encore prolongé par son secteur de barre colonisé par des corynactis, le tout complètement basculé sur bâbord et recouvert de gorgones. Le point de vue est tout simplement magnifique.

Nous arrivons ensuite sur l'énorme machine à triple expansion, basculée elle aussi sur bâbord mais remontant d'environ 5 mètres par rapport au sol. La tête du cylindre basse pression est particulièrement impressionnante, et tous les pistons sont encore raccordés au vilebrequin par une bielle gigantesque. Un gros condenseur identifiable par ses tubes très rapprochés repose sous la machine à vapeur, le tout parmi un bric-à-brac indescriptible de tuyauteries, vannes...

Juste devant, 3 chaudières gisent en parfait désordre : seule celle de gauche est encore dans l'axe, la chaudière centrale étant dressée verticalement (et elle commence à être bien ajourée puisqu'on distingue sans difficulté la structure ondulée des foyers), la dernière étant complètement perpendiculaire à l'axe du navire. Ici aussi, on retrouve des tuyauteries, des vannes, des soupapes dans tous les sens.

Sur l'avant, la structure de l'épave est beaucoup plus dépouillée mais ne manque pas d'intérêt, puisqu'on repère sans peine des membrures de part et d'autres du navire, des bittes d'amarrage, 2 gros treuils presque alignés reposant près d'une grosse ancre à pattes articulées, et plus loin, sur une barre rocheuse remontant de plusieurs mètres, un canon retourné (identifiable grâce à son affût pyramidal), un guindeau énorme relié à une seconde ancre par une chaîne à grosses mailles.

www.plongepave.com

Plongée du 2 août 2021

Le 2 août, une météo favorable nous invite à aller visiter le Marne N°1, une épave à laquelle nous rendons rarement visite. Et pour cause, la distance qui la sépare de Port Joinville est équivalente à celle nécessaire pour se rendre sur les M486, U976, et autres superbes épaves... Certaines années néanmoins, nous rendons visite au Marne N°1 et son histoire désormais vieille de plus de 100 ans !

 

Si la visibilité en surface n'était pas du tout encourageante, passés les 8 mètres, la particule s'évaporait tout de même. Au fond, peu de lumière mais tout de même une belle visibilité de 15 à 20 mètres au fond pour admirer tous les trésors du Marne N°1, devenu royaume des langoustes !

 

Jean-Marc

Vidéo


Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    Pascal (vendredi, 13 janvier 2012 08:04)

    Superbe comme d'hab'
    Cette épave est une de mes favorite du secteur. Les restes de poupe sont vraiment très beaux.