Hirondelle

Caractéristiques

L'Hirondelle était un paquebot mixte britannique long de 82 mètres, construit en 1890 aux chantiers Gourlay Bros & Co  à Dundee. Sa machine à vapeur triple expansion était alimentée par 2 chaudières positionnées non pas l'une à côté de l'autre mais en ligne.

Historique

Le 25 avril 1917, en fin de journée, un convoi de 9 vapeurs, escortés par 5 convoyeurs quitte Belle-Ile en direction de La Pallice.  Parmi eux, l'Hirondelle qui transporte dans ses cales des pneus pleins ainsi que des fusées d'obus. C'est une cargaison qui est bien sûr destinée à l'effort de guerre allié.

 

Peu avant 21 heures, alors que le crépuscule envahi l'horizon, les navires sont à 13 milles nautiques sous Belle-Ile et font cap au sud. Aucun marin n'a repéré le périscope qui vient de surgir des flots. C'est celui de l'UC-21 qui a ce soir là l'estuaire de la Loire pour terrain de chasse. A son commandement l'Oberleutnant zur See, Reinhold Saltzwedel, a bien l’intention d’envoyer de l’acier ennemi par le fond. L'officier allemand a repéré les 5 convoyeurs et il sait le danger que ceux-ci représentent pour son bâtiment. L'attaque se fera en plongée. Une torpille est tirée. Elle fonce droit vers le quatrième navire de la file, c'est l'Hirondelle. A bord, le steward repère le sillage de l’arme destructrice. Trop tard ! Il n'a pas eu le temps de prévenir ses compagnons qu'une violente explosion secoue le vapeur anglais.

 

Une brèche béante ouverte sur le tribord arrière, le cargo s'enfonce rapidement par la poupe. Ses marins ont tout juste le temps de mettre les canots à l'eau et de sauver leur vie. Constatant sa victoire, Buch rentre son périscope et donne l'ordre de s'éloigner de la zone afin de ne pas devenir à son tour la proie. Envahi par la mer en moins de 10 minutes, l'Hirondelle sombre vers sa dernière demeure, le beau sable blanc au large de la Bretagne sud. En cette année 1917, le cargo a déjà été précédé par un grand nombre de navires, bien d'autres suivront.

 

Son épave

L’épave de l’Hirondelle repose par -55m environ sur le sable blanc du large, à un peu plus de 17 milles nautiques dans le sud de Belle Ile. Positionnée loin des côtes elle bénéficie à la belle saison de l’eau claire du large offrant jusqu’à 25, voire 30 mètres de visibilité. Le morceau le plus conséquent de l’épave est l’ensemble formé par la machine est les chaudières. L’immense triple expansion est une des plus imposantes (et photogénique) de la région. Encore dressée sur ses supports elle défie le temps et les coups de tabac venus de l’Atlantique. La masse d’acier verticale autour de laquelle évoluent parfois de gros lieus impressionne les visiteurs. De plus près, c’est aussi l’occasion d’examiner une mécanique échappée d’une autre époque. Si à ses pieds s’amoncèlent tuyaux et morceaux de ponts effondrés, les pistons, bielles, pompes d’assèchement et volant de manœuvre sont encore bien en place. En avant de la machine, se trouvent les deux chaudières qui jadis l’alimentaient en vapeur. Chose peu commune et vision étonnante, celles-ci, tel un « train de chaudières » sont alignées l’une derrière l’autre dans l’axe navire. Elles sont en bon état et leurs foyers qui jusqu’à ce 25 avril 1917 brûlaient du charbon hébergent maintenant chacun plusieurs congres.

 

En continuant sur l’avant on découvre immédiatement une partie de la cargaison du vapeur. En grand nombre et ressemblant à de petits cônes posés sur le fond, ce sont les fusées d’obus qui étaient destinés à tomber sur les lignes allemandes. Plus loin s’amoncèlent de grands cercles de caoutchouc qui auraient dû arpenter les routes de France, chaussant les voitures d’une autre époque... Ce sont des pneus pleins ! Ils ajoutent un peu plus au sentiment de visiter un musée que peut donner une épave. Un musée mais aussi une exposition où s’affichent le bleu des congres, les rayures des tacauds, le rouge des antennes des homards, les couleurs chatoyantes des coquettes... Car comme la plupart des épaves du large, l’Hirondelle est parfois très chargée en vie et c’est toute la faune de l’Ouest qui attend alors le visiteur.

 

A l’avant de la cale, une grande ancre à Jas rappelle que l’Hirondelle était un navire construit au XIXème siècle, quand les ancres à pattes n’existaient pas encore. A l’extrême avant se dessine la proue. Elle n’a pas résisté au temps. Rongée par le sel et malmenée par les tempêtes hivernales elle s’est cassée à la base et s’est couchée sur tribord entrainant le guindeau avec elle. Prendre un peu de recul et s’agenouiller sur le sable permet de l’admirer sous son plus beau profil. A l’image de la plongée en Bretagne, un coup de lampe sur l’étrave et les corynactis font éclater leurs couleurs pour en mettre plein les yeux.

 

A l’opposé des restes du cargo, la zone arrière plus effondrée dépasse peu du fond. La ligne d’arbre traverse une étendue où se mêlent grand pans de tôle et ferrailles tordues. A la poupe, l’hélice et ce qu’il reste de l’appareil à gouverner sont invisibles, recouverts par un gros morceau de chalut qui, tiré par ses flotteurs, remonte en chandelle jusqu’à 15 mètres au-dessus du fond.

 

Malgré la profondeur et à condition d’avoir de l’air en quantité il est possible de faire le tour de l’épave en une plongée sans avoir besoin de la parcourir à pleines palmes. Pour ce faire il faut néanmoins se résigner à ne pas trop fureter. Car malheureusement, la profondeur à laquelle repose le vieux vapeur ne laisse guère le temps de flâner et les minutes de palier s’accumulent rapidement. Si la visibilité est de la partie, le début de la lente remontée vers la surface permet d’admirer une grande partie de l’épave posée sur son linceul de sable et entourée d’eau bleue. Le 25 avril 1917, quittant le monde des hommes, le cargo Hirondelle se doutait-il que près d’un siècle plus tard il leur offrirait une si belle plongée ?!

 

Photos de l'épave, plongée le 13 août 2017

Plongée de septembre 2015

Ça y est, c'est fini, les beaux jours du mois de septembre sont loin maintenant.

Les coups de vents sont de retour et le temps pluvieux nous invite à passer le temps sur les vidéos de la saison. Il est plus que temps de vous parler de l'Hirondelle. Évidemment, elle ne fait pas le printemps, nous avions pourtant espéré la faire au mois de juin, mais la météo et les emplois du temps en on décidé autrement. C'est donc au mois de septembre que nous prévoyons de la découvrir.

 

Rendez vous donné pour le lundi, nous sommes quatre Michel, Bruno, Cyril et moi bien sur, nous prendrons le navire amiral plutôt que le pneu .... Le dimanche après midi, je reprends le points que notre cher Jean-Phi nous avais communiqué, je compare avec mes positions, ça ne colle pas... Moi j'ai le Baigorry à cette position ??? Je décide de demander à Google ce qu'il en pense, il semble d'accord avec moi en m'envoyant sur quelques sites de bouffeurs de tôles.

Pas question de faire autant de route pour ne pas faire l'Hirondelle, j'appelle Bruno qui contact notre ami Pascal pour confirmation. Après plusieurs échanges avec Pascal et son directeur de plongée, Didier : l'Hirondelle, ne serait pas à la position prévue, mais plutôt à la position où j'ai noté murmures...

Je suis inquiet, d'après Michel les murmures serait des bancs rocheux, bon on verra tout cela demain, en espérant que ce soit bien notre Hirondelle.

 

 Lundi matin, tout le matériel est à bord, la météo est excellente, nous arrivons sur zone environ une heure vingt plus tard. Nous décidons d'envoyer la GoPro en premier afin de vérifier si c'est bien de la tôle et pas des cailloux. Après 2 passages et remontée des images, c'est bien de la tôle ! Bruno et Michel sont les premiers à descendre, suspense.

 

C'est maintenant notre tour, nous arrivons face aux chaudières, l'une derrière l'autre, ce ne peut être que l'Hirondelle ! Quelques secondes plus tard mon regard est attiré par une petite "boule" pas rouillée, je la prends dans la main c'est assez lourd. Je lève les yeux et j'en aperçois des dizaines, j'y suis, les tête de fusée que transportait l'Hirondelle lors de son naufrage. Quelques garnitures de roues en caoutchouc plus loin, c'est là, également le chargement de l'Hirondelle. Nous survolons les 2 chaudières et j'amorce une descente coulée face à cette splendide machine.

Les congres nous accompagnent pour la visite de la machine, tout est là. J'imagine le mouvement des bielles, les pressions sur les manomètres, la rotation de la ligne d'arbre... Nous achevons le tour de la machine, il est déjà temps de penser à dégager le mouillage. Cyril s'attarde sur les têtes de fusée et se lance dans une partie de pétanque, juste avant de venir m'aider à extraire la chaine de la ferraille. Retour à la surface, casse croute et commentaires sur la limpidité de l'eau, la merveilleuse machine, il est temps de faire route.

 

Quelques messages à Jean-Phi, qui doit aller plonger sur l'Hirondelle dans la semaine, pour lui préciser la position exacte de notre oiseau.

Contrairement à la coutumes, les images de cette vidéo proviennent de Jean-Phi, Bruno et moi même.

 

Vivement le printemps je retournerais bien la voir cette Hirondelle.

 

 

Jean Marc Cadou

Vidéo

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Commentaires: 2
  • #1

    jo (dimanche, 17 janvier 2016 23:36)

    Bonjour superbe vidéo!!!je recherche cette épave,je me suis rendu sur site mais impossible de la trouver :(.pourriez vous me communiquer les coordonnée en privé svp. passionner de pêche du lieu cela ferai mon plus grand bonheur.cordialement
    bar.ik4456@gmail.com

  • #2

    JaPi (dimanche, 12 janvier 2020 18:13)

    il existe aussi une épave de l'hirondelle au lac Léman je l'ai équipée d'une nouvelle cloche au nom de mon groupe hdteam

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