Le PLM3

Caractéristiques

 

Le navire sort des chantiers Great Lakes Engineering Works à "Ecorse" dans le Michigan en 1911 sous le nom de F.J. Lisman. Ce minéralier de 75m de long pour 14m de large et jaugeant 2294 tx assure le transport de matières premières comme le minerais de fer et le charbon entre les grands lacs d'Amérique du Nord et la côte Atlantique. Sa machine à triple expansion de 1300ch alimentée en vapeur par 2 chaudières lui confère une vitesse de croisière de 10 noeuds.

Le PLM 13, navire semblable au PLM 3

Historique

 

En 1914, la guerre éclate en Europe et demande de plus en plus de matières premières. Les navires pour les transporter depuis l'Angleterre (les mines françaises sont en territoire occupé) viennent à manquer. Les sous-marins allemands causant de grandes pertes aux marines de commerce alliées ont une part non négligeable dans cette pénurie. Les compagnies européennes n'hésitent donc pas à faire venir des navires du nouveau monde pour reconstituer leurs flottes. C'est ainsi qu'en juillet 1916 le F.J. Lisman, racheté par le Compagnie des Chemins de Fer PLM (Paris Lyon Marseille), devient le "PLM 3". Il va alors transporter le charbon du Pays de Galles vers les différents ports français.

Le 15 novembre 1917, le PLM 3, transportant 4000 tonnes de houille fait partie d'un convoi de 38 navires réparti sur 2 colonnes, venant de Newport et se dirigeant vers Saint-Nazaire. La nuit tombe et les navires passent sous feux réduits. Dans cette nuit sans lune et n'offrant qu'une visibilité réduite, le capitaine du PLM 3 commet une erreur de navigation en mettant cap vers la côte. Alors que son navire est déjà au niveau de Groix, n’apercevant aucun autre bâtiment, il met même cap au nord pour passer entre l'ile et le continent. Les règles de la navigation en convoi vont rapidement se rappeler au bon souvenir de l'équipage du minéralier qui a sûrement déjà coupé à une ou deux reprises la colonne de navires. Lorsqu'à la passerelle les marins aperçoivent la proue d'un navire il est trop tard. C'est celle du Psyché, un grand charbonnier de 96m de long. Le choc est violent et la tôle du PLM 3 cède, ouvrant une brèche importante. L'eau s'engouffre et le vapeur ne tarde pas à prendre de la gite. Les marins abandonnent sans tarder le navire en perdition en montant dans les baleinières. Ils seront récupérés dans la journée par l'escorteur américain USS Corona. Entre temps, le PLM 3 aura sombré à quelques encablures de la côté sud de l'ile de Groix.

L'histoire du PLM 3 ainsi que d'autres épaves du secteur de Lorient / Groix est racontée plus en profondeur dans "Naufrages en pays de Lorient", aux Editions Scyllias.

L'épave (supposée) du PLM 3, plongée le 5 mai 2016


En ce jour de l'Ascension, avec Jean-Philippe et Gilles, nous descendons rendre visite à une épave centenaire ou presque. Reposant sur un fond de sable et de roche, elle affiche une profondeur de moins de 15 mètres. Elle est donc accessible aux plongeurs dès le niveau 1. Si les restes du navire posés là sont communément indiqués comme étant ceux du PLM 3, ils n'ont pas été formellement identifiés. La taille modeste de champ de débris et l'absence de la deuxième chaudière auraient même tendance à contredire cette identification... et pourtant ! Au vu de la disposition des différents élément rescapés, il n'est pas impossible que ceux-ci appartiennent au feu PLM 3. En effet, pour le plongeur habitué à suivre sur l'épave la logique de la construction navale avec dans l'ordre : proue, cale avant, chaudières, machine, arbre, hélice, safran et poupe...  risque ici d'avoir quelques surprises. La chaudière est plus proche de l'hélice meurtrie que ne l'est la machine. Le safran a depuis longtemps abandonné cette même hélice et repose dorénavant sur l'avant de la machine. Esseulé sur la roche, un immense treuil semblerait presque échappé d'un gros navire moderne. Certains tuyaux de cuivre sont complètement aplatis. On imagine la puissance que la houle hivernale venue du large a exercée sur la carcasse du navire pour déplacer ces éléments et ainsi les ratatiner. Il est donc fort possible qu'une deuxième chaudière ait été présente et qu'elle ai un jour quitté l'épave, arrachée lors d'un coup de colère de Neptune.

Quoi qu'il en soit, cette épave dont les membrures et la rondeur de la poupe dépassent du beau sable blanc groisillon offre une sympathique petite plongée de début de saison, même par une faible visibilité comme celle proposée en ce we de mai 2016. A la belle saison, quand l'eau est plus claire, les laminaires prennent sans doute possession des lieux, recouvrant ainsi la tôle rescapée.

 

Pascal

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