Ariel
ARIEL est un cargo Hollandais de 575 tx construit en 1951 portant le nom Uni-T pour la compagnie Hollandaise N.V. Kustvaart 'Unie', de Groningen.
Il fut construit par le chantier hollandais C.V. G. J. van der Werff's, à Westerbroek.
Ses caractéristiques sont :
longueur : 49,64 mètres
Largeur : 8 mètres
Propulsion : moteur 4 temps 6 cylindres d'une puissance de 395 BHP
Tonnage brut : 398 tonnes
Tonnage net : 255 tonnes
Le 29 novembre 1951, lors d'une tempête, il échoua dans les rochers sur l'île de Mäskobben en suède. Il fut réparé à Stockholm puis à Rotterdam. A sa remise en service il fut renommé ARIEL.
Parti de Cardiff avec 500 tonnes de charbon à destination de Bordeaux, il coule le 8 décembre 1954 au large de l’Ile d’Yeu, faisant 5 morts parmi l’équipage. Les 3 rescapés furent soignés à l'hôpital des Sables.
Pendant des années, cette épave avait été mal identifiée. Tout le monde l'appelait Skog ou Espagnol avec quand même un doute. En 2013, l'année où la visibilité était plus que parfaite, une campagne de recherche a donc été relancée à la fois sur cette épave et sur le Skog. Fin 2013 nous avions une certitude : l'Espagnol n'était pas le Skog. Courant 2014, lors des dernières explorations le nom de l'Ariel est enfin sorti, comme une évidence, car son nom est toujours marqué sur l'étrave...
Plongée du 24 juillet 2016
Après un embarquement sur la plage des Sabias où de nombreux plagistes profitent de ce beau dimanche de juillet, nous voici faisant route à bord du beau semi-rigide
"Nautilus Plongée" de notre ami Sébastien. Nous arrivons au-dessus de l'Ariel, là même où le 8 décembre 1954, dans la tempête, le petit cargo sombrait emportant 5 de ses marins avec lui.
Privilège de la palanquée photographique, Jean-Marc, Miguel et moi sommes les premiers à nous immerger. L'eau est bleue et, si quelques grosses particules brillent dans les premiers mètres, bien
avant d'arriver sur l'épave la bonne visibilité laisse apercevoir l'acier naufragé posé sur le sable à 60m de fond. Plusieurs amis m'ont annoncé la couleur avec des déclarations du style "Tu
verras, à part la poupe, l'épave de l'Ariel ressemble à un grand enchevêtrement de tôles et de renforts où on ne reconnait pas grand chose". Peut-être influencé par cette pensée, c'est
effectivement l'impression que les premières minutes d'exploration me donnent. Un bric à brac sous-marin où une mère congre n'y retrouverait pas ses petits, voici comment peut apparaitre l'épave
de l'Ariel au plongeur qui lui rend visite pour la première fois. De plus, ce jour là, à ce désordre sous-marin s'ajoute une filière de casiers en perdition, fraichement crochée à la ferraille,
passant et repassant d'un bord à l'autre de l'épave.
Qu'à cela ne tienne, nous commençons la balade. La rondeur de la poupe encore existante s'écroule rapidement. On imagine les violents épisodes de destruction qui se sont joués ici lors des coups de tabacs d'hiver. Malgré la profondeur, année après année, les tempêtes ont eu raison des structures navales et ont refermée la coque du navire comme on referme une agrafe entre son pouce et son index. Puis, les bordés se sont effondrés. Sous l'effet de la pression de la coque qui se plie, les structures de pont, apparaux et tous les équipements internes ont été éjectés sur le sable. Ils se sont ainsi peu à peu transformés en le fatras sous-marin que nous avons devant les yeux. J'entre dans un bout de local provisoirement épargné, c'est la cuisine dont on m'a parlé. Effectivement, des restes de vaisselles tâchent de blanc l'acier oxydé et colonisé.
Nous progressons. Jean-Marc et Miguel qui ont pour mission de commencer à décrocher la filière de casiers s'y attèlent 2 ou 3
minutes. Je les observe s'affairer à ce matelotage au milieu des lieus et congres qui doivent bien se demander ce que les étranges créatures que nous sommes à leurs yeux font là. Prenant un peu
de recul, la visi aidant, je reconnais la forme de treuils renversés et de restes de mâts de charge. Ce sont bien les restes d'un navire ! A 60 mètres de profondeur le temps passe bien vite et il
est déjà l'heure de rebrousser chemin sans avoir vu le nom du navire encore présent sur le reste de proue. "ARIEL", clairement inscrit et redécouvert par Sébastien en 2014 et qui permit de mettre
un nom sur l'épave. Arrivé au bout qui doit nous ramener vers la surface je me déroute et plonge vers le bas de la poupe. Je l'ai aperçue à notre arrivée, je sais qu'elle est là : l'hélice ! Je
crois entendre mes deux compères grommeler dans leur détendeur. Je le sais, cette minute et demie de plongée supplémentaire se payera au palier mais tant pis, je me pose sur le sable pour
immortaliser la quadripale. Elle qui jadis propulsait le cargo Arielle, repose désormais, comme le reste du pauvre navire meurtri, sur le beau sable du large vendéen... Pour nous, c'est
maintenant vraiment l'heure de remonter.
Pascal
Plongée avec Dominique Chauvin qui en réalisa les premières photos
J'ai toujours eu des sentiments contradictoires lors de mes plongées sur l'Espagnol. En fait, j'ai toujours eu le sentiment que cette épave avait un caractère personnel. Tout d'abord elle est placée dans la zone des 60 mètres sur un fond composé de sable et de vase très riche en galathées. Certaines fois, elle s'expose dans son entier et vous passez une plongée de rêve car elle est compacte et vous revenez au mouillage sans difficulté. D'autres fois, la visibilité est réduite et vous n'arrivez à percevoir que des fragments de coque, vous avez beau allumer votre phare, vous avez l'impression que la coque sombre absorbe votre lumière. Un souvenir magnifique quand même: dans les cuisines situées à côté de la salle des machines, sur le flanc tribord, une pile d'assiettes blanches surmontées d'une soupière intacte se détachaient du sable gris (non non je n'avais pas narcosé).
Michel
Photos
Vidéo d'authentification de l'Ariel, fin 2014
Vidéo d'identification réalisée durant fin 2014 par Seb.
Images Fabrice Couraud en recycleur Inspiration
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Pascal (samedi, 07 février 2015 07:54)
Ah oui, c'est comme un célèbre fromage, c'est marqué dessus !
Association ANGES (samedi, 07 février 2015 08:01)
Exactement !!! comme le "Port Salut". Découverte du nom par hasard. C'est en retravaillant sur le Skog pour notre ouvrage qu'il était devenu évident que cette épave n'était pas le Skog.