Le Chasseur 16

Caractéristiques

 

Chasseur de sous-marin de 37,1m de long, 5,6m de large et 2m de tirant d’eau. Ce type de navire fut construit en série. Ces chasseurs de sous-marin étaient propulsés par deux moteurs MAN de 1130Ch qui procuraient une vitesse de 15.5nds. Un canon de 75mm était implanté en plage avant. Deux mitrailleuses de 8mm et des grenades sous-marines complétaient son armement. Son équipage était de 23 hommes.

Concernant le N°16, sa construction est lancée en 1940 aux chantiers du Trait, en Seine Maritime. Le 16 juin, il arrive à Lorient où son armement doit être terminé.

Le Chasseur 15

Historique

 

Nous sommes le 18 juin 1940. Un futur célèbre général lance un appel à la radio depuis Londres. Dans les ports de la façade Atlantique, c’est l’effervescence depuis déjà plusieurs heures. Sous les attaques de plus en plus répétées de l’aviation allemande, les navires en état de naviguer en haute mer sont pris d’assaut. Ce qu’il reste des forces françaises et anglaises doit être évacué vers les colonies ou l’Angleterre plus proche. Le matériel ne doit pas tomber aux mains de l’envahisseur, surtout les navires de guerre qui seraient aussitôt réquisitionnés par la Kriegsmarine. Pour ceux qui ne peuvent malheureusement pas prendre la mer, c’est un sort funeste qui les attend, celui de l’immersion volontaire.


C’est le cas du Chasseur 16. Arrivé à Lorient 2 jours plus tôt pour y être terminé, il n’est pas encore navigable et ne sera donc pas du voyage vers l’Angleterre. En fin d’après-midi, alors que des navires surchargés prennent la mer vers des cieux momentanément plus cléments, le petit chasseur de sous-marin est remorqué face à la pointe de Pen Men au nord de l’ile de Groix. Arrivé sur zone il est sabordé. S’enfonçant sous les flots, le Chasseur 16, navire non achevé, sombre sans gloire ni honneurs… si ce n’est celui de ne pas servir les noirs desseins de l’Allemagne Nazie qui prendra bientôt possession des bâtiments de guerres des pays conquis.

L’épave du Chasseur 16, plongée le 17 août 2015

 

L’épave du Chasseur 16 est posée à -25 / -30m en bordure de tombant, sur un fond de maërl faisant contraster le brun de l’acier. Bien que faible, le relief de l’épave émergeant de la blancheur du fond est plutôt esthétique. La zone avant est presque exclusivement représentée par le canon de 75, couché sur le fond et à demi ensablé. A quelques coups de palmes, se dresse le seul moteur diésel présent. Le second ne devait pas se trouver à bord. Près de lui, couchés, les 2 diésel-alternateurs. Les bouteilles d'air comprimé qui servaient à les lancer gisent également sur le fond.

 

La moitié arrière est un peu plus conséquente. De la tôle a réussi à traverser les décennies et émerge ça et là du maërl. Un gros treuil renversé des tuyaux, quelques apparaux, le secteur de barre couché sont condensés sur quelques mètres carré. Puis, un reste de l'appareil à gouverner, dressé vers la surface, indique la fin de l'épave. Tout près de là, commence le tombant qui lui aussi mérite un petit détour pour la faune fixée qu'il héberge.

 

Le jour de notre visite, un imposant banc de tacaud avait pris possession de l'épave comme pour lui donner vie. Le pauvre Chasseur 16 au passé de navire quasi inexistant et à l'épave sans grand relief n'est pourtant pas dénué de charme. Me concernant, ce fut même un coup de cœur de la saison. Certes, le maërl et les tacauds y sont surement pour beaucoup. Néanmoins, à bien y réfléchir, les épaves datant de la débâcle, triste période de notre histoire, ne sont pas légions et méritent bien une plongée. Si vous en avez l'occasion, rendez donc visite au Chasseur 16 et souvenez vous d'une chose : il est posé là depuis le 18 juin 1940. Tout un symbole !

 

Pascal

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