Le Tasso

Caractéristiques

 

Le Tasso était un cargo mesurant 82m de long, 12m de large, 5,8m de tirant d’eau et une jauge de 1859 tonneaux. Construit aux chantiers Campbeltown Shipbuilding Co. pour la société Bristol Steam Navigation Co. Ltd, il fut lancé le 27 septembre 1909. Il fut par la suite vendu à la société 1916 Bolivian General Enterprise Ltd - Leopold Walford (London) Ltd. Sa machine à vapeur triple expansion, sortie des usines Rowan & Co, David à Glasgow, lui permettait une vitesse de croisière de 12 Nœuds. Lors de son dernier voyage, il était mené par un équipage de 24 marins.

Historique


Nous sommes le 17 mars 1917. Ayant quitté le port de Manchester, le Tasso navigue en convoi de 13 navires, sous la protection de 2 escorteurs. Dans ses cales s’entasse du matériel destiné à l’effort de guerre dont des barres d’acier ainsi que des bogies de trains. La route qui doit mener le convoi vers La pallice longe les côtes afin de diminuer le danger que représentent les sous-marins de la Marine Impériale Allemande en ne leur « proposant » qu’un seul bordé de chaque navire.


Dans la nuit, le convoi et ses escorteurs passent près de l’ile de Groix. Les marins ne se doutent pas qu’à quelques encablures, l’UC-70 est en chasse et qu’il a repéré sa proie, le 5ème navire dans la file. C’est le Tasso. Une torpille est lancée et vient exploser contre la coque du cargo britannique. Le steamer s’enfonce rapidement par l’avant et sombre en quelques minutes. Seuls 6 marins arrivent à sauver leur vie. Les 18 autres, dont le commandant, accompagnent le navire vers sa dernière demeure. Comme dans pareils cas en cette année 1917, l’attaque aura été brève et le sous-marin insaisissable. Les survivants sont repêchés par un des escorteurs et le convoi reprend sa route vers le sud laissant le Tasso et ses infortunés marins à leur triste sort.


Il est à noter que moins d’une semaine plus tard, le remorqueur Tapir saute sur une mine et sombre au même endroit que le Tasso emportant avec lui ses 24 hommes d’équipage.

L’épave du Tasso, plongée le 17 août 2015

 

Voici près d’un siècle que le Tasso est posé à -25 mètres sur un fond de sable et de roches dans l’ouest de l’ile de Groix. A cette profondeur les innombrables tempêtes hivernales et la corrosion ont grandement malmené son épave. Ses structures navales ont presque totalement disparues. De plus, intégrée à la roche environnante, la ferraille recouverte d’algues à une forte tendance à se fondre dans le décor.

 

Ses chaudières rescapées (pour combien de temps encore ?!) sont renversées. Les tubes à fumée se sont quasiment tous effondrés et les foyers orientés vers la surface sont maintenant presque seuls à maintenir les larges cylindres caractéristiques des épaves de vieux vapeurs. A première vue plus de trace de la machine.

 

La poupe, ce jour là indiquée par un léger banc de tacauds, est essentiellement marquée par le squelette du safran, sa mèche et un reste d’appareil à gouverner. L’hélice est elle aussi présente, toujours à poste dans sa cage.

 

La moitié avant de l’épave est plus caractéristique et originale. Elle est jalonnée par les treuils très concrétionnés et de larges enchevêtrements de barres d’acier, le gros de la cargaison du navire. A l'extrême avant du site, une ancre à pattes termine de se noyer dans la roche. Ici est là, de petites paires d’antennes dépassent de l’acier naufragé, ce sont des langoustes, qu’il est toujours sympathique de redécouvrir dans nos eaux.

 

Mais là n’est pas le charme principal de l’épave du vieux vapeur. Ce qui fait son originalité ce sont les restes de bogies ! Ils donnent un comme un air de plongée au pays du ferroviaire. Peu commun et photogénique !

 

Pascal

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